Historique de l'école de Saint Amand Magnazeix de 1830 à 1914

Vers 1830 à Saint Amand Magnazeix les enfants sont nombreux malgré une mortalité infantile importante. Ils représentent 30% de la population. Pour les foyers aux ressources limitées, ils constituent une réserve de main d’œuvre car dès le plus jeune âge ils participent activement aux travaux liés aux activités familiales ou agricoles. L’accès à l’enseignement qui est payant n’est accessible qu’aux enfants des familles les plus aisées, les autres ne savent ni lire ni écrire.  Les lois scolaires votées de 1833 à 1889 vont permettre une scolarisation progressive mais constante de tous les enfants de la commune.


En 1833, a été votée la première loi sur l’enseignement demandant aux communes ‘’d'entretenir au moins une école primaire élémentaire’’, elle ne prévoit ni l’obligation ni la gratuité scolaires et n’inclut pas les filles. L’école a lieu dans un local loué par la commune, l’enseignement est dispensé par un instituteur local proche de la paroisse, choisi et rémunéré par la municipalité conservatrice. Une contribution est demandée aux familles, les garçons les plus pauvres devant théoriquement bénéficier de la gratuité. Cependant seuls les garçons des classes aisées fréquentent l’école régulièrement.


Le recensement de 1836 indique qu’à cette date, Saint Amand ne possède qu’une seule classe pour les garçons et un instituteur, François Dixmier, qui exercera jusqu’en 1863. Il sera remplacé par son neveu Alexandre Martin qui officiera à Saint Amand jusqu’en 1887.


Après 1869, les communes de plus de 500 habitants ont l’obligation de posséder une classe pour les filles. Saint Amand crée alors sa classe de filles. Lors du recensement de 1872 on compte alors deux enseignants Alexandre Martin et Anna Delafont.


La ‘’maison d’école’’ n'appartient toujours pas à la commune, les classes sont installées dans un bâtiment loué, en mauvais état, où les enfants s’entassent malgré un loyer de 325 francs. Une note du Conseil général de 1876 décrit la situation à Saint Amand : ‘’école en location en mauvais état, devant être remplacée par une construction nouvelle dont la nécessité est immédiate, coût estimé : 5 500 (classes), 5 000 (logement instituteurs), 1 000 (terrain)’’. La municipalité étudie le projet de construction d’une école communale. En 1878 elle reçoit des subventions de l’état (12 000) et du conseil général et lance le programme de construction. Saint Amand Magnazeix possède enfin son école communale.

La troisième république considère que son assise dans le pays passe par la généralisation de l'instruction publique pour tous. Par les lois de 1880, 1881 et 1882, Jules Ferry établit la laïcité, la gratuité, et l’obligation scolaire pour tous les enfants (garçons et filles) de 6 à 13 ans et en 1889 est votée la prise en charge des salaires des enseignants par l’état, ce qui soulage les finances communales.


Ces lois scolaires se mettent en place progressivement, l’absentéisme scolaire demeure encore élevé. Au mois de juin 1881 l’école ne compte toujours que deux enseignants Alexandre Martin et Adèle Lafut.


Pour aller à l’école, les enfants doivent parcourir à pied de longues distances (6 km pour le hameau de Mazeirat), par les chemins qui relient les différents hameaux au Bourg où se trouve l'école. La fréquentation de l’école reste variable ou saisonnière. L’enseignement pour les filles peine à se généraliser. Il arrive que pendant le temps scolaire les enfants travaillent à la ferme selon les urgences. Quelques-uns ne suivent l'école que de l'âge de six à onze ans car dès qu'ils deviennent assez forts ils sont réquisitionnés pour les travaux familiaux.

 

La fréquentation scolaire progresse régulièrement et dès 1886 on dénombre quatre enseignants (A. Martin, A. Lafut, P. Ardillier et M. Truchassou), nombre qui restera constant jusqu’en 1914.

Jusqu’en 1903, la restauration scolaire n'existe pas, chacun amène son repas. A partir de 1904, la commune met en place ‘’la soupe scolaire’’ (ancêtre de la cantine) distribuée gratuitement aux élèves qui en font la demande.

En 1905, la commune crée ‘’la caisse des écoles’’ dont le but essentiel est de secourir les élèves indigents.

A partir de 1906, les enseignants communaux dispensent, hors du temps scolaire, des cours de rattrapages pour les enfants en difficulté et des cours du soir pour les adultes.

A partir de 1910 jusqu'à 1914, la municipalité envisage la création d'une "classe enfantine", d'un local cantine et des logements pour les instituteurs. tous les ans elle demande des subventions auprès de l'état et du conseil général pour l'aider à financer ces travaux.

Malgré les réticences et les péripéties, au fil des années, la scolarisation de masse des enfants de la commune a été bien engagée si bien que lors de la guerre de 1914, la plupart des soldats de Saint Amand Magnazeix pourront correspondre avec leurs familles. A titre de démonstration, il est possible de consulter sur ce site le carnet de campagne du soldat Sébastien Planchon de Varnat écrit aux armées.

 

La guerre de 1914 va mettre un frein à des développements prévus pour les années suivantes mais la dynamique reste lancée et reprendra à partir de l'année 1920 et suivantes.

Programme et emploi du temps d'un écolier primaire à la fin du 19ème siècle

 Le décret du 18 janvier 1887 indique les matières qui doivent être enseignées.

L'instruction primaire élémentaire comprend :
L'enseignement moral et civique ;
La lecture et l'écriture ;
La langue française ;
Le calcul et le système métrique ;
L'histoire et la géographie, spécialement de la France ;
Les leçons de choses et les premières notions scientifiques ;
Les éléments du dessin, du chant et du travail manuel, principalement dans leurs applications à l'agriculture (travaux d'aiguille dans les écoles de filles) ;
Et les exercices gymnastiques et militaires.